Croisades
Jean-Jacques Crèvecœur continue ses Conversations du lundi militantes, et il a commencé, avec une équipe de lanceurs d’alerte, une nouvelle série de vidéos, L’info en question, mises en ligne le jeudi. Cette semaine, j’ai décidé de ne rien regarder, et je n’ai pas regardé non plus la dernière interview de David Icke sur London Real, j’ai l’impression que ce n’est pas bon pour ma santé physique et mentale. Car, finalement, toutes ces vidéos trouvent leur source dans la mentalité de victime, l’énergie de l’ombre, la principale caractéristique des bas niveaux de conscience. La victime qui se plaint, qui juge, qui critique, qui condamne, et qui considère que tout ce qui lui arrive de désagréable est de la faute des autres. Si le monde va mal, et si des crises comme celle du Covid-19 se produisent, c’est à cause du Deep State, à cause des super-riches, à cause de nos dirigeants corrompus, à cause de l’avidité des multinationales, à cause des forces du mal qui dirigent le monde. Et une petite minorité de gens, qui se considèrent comme les forces du bien, veulent mener une croisade contre ces forces du mal dont ils sont les victimes. Est-ce bien raisonnable ?
Les croisades ont une longue histoire, elles partent d’abord d’une vision dualiste de la réalité, le bien et le mal, les bons et les méchants, et de la vision d’un monde de séparation. On l’a bien vu dans les mesures prises pour lutter contre l’épidémie, toujours des mesures de séparation : confinement, distanciation sociale, masques, fermeture des frontières. On est très loin de la conscience unitaire, où tous les êtres font partie d’une grande humanité qui vit dans l’harmonie et la collaboration, sans séparation ni conflits d’intérêt, comme toutes les cellules de notre corps.
Car ce monde chaotique qui court à sa perte, c’est nous qui l’avons créé, les générations nées avant l’an 2000. Pourquoi certains se donneraient le droit de s’en désolidariser, et de na pas se sentir responsables ? La vision unitaire, c’est que nous sommes tous responsables, et que nous devons assumer notre responsabilité, en tant qu’êtres humains, en acceptant nos défauts, qui se manifestent individuellement et collectivement, en particulier l’avidité, la malveillance et l’ignorance (de la véritable nature des choses). Ceux qui en sont complètement libérés sont rares, et ils portent plus souvent la robe du moine que le gilet jaune…
16 juin 2020, Chiang Mai