Science
À la suite des longues discussions avec Yorick, ou plutôt de ses longs monologues, sur la science (en particulier le réchauffement de la planète), je ressens une fois de plus un malaise. Il a une foi inébranlable (et aveugle) dans le dieu Science. Comme la science utilise le mental et sa logique, elle ne peut prouver que ce qui est du domaine du mental, c’est-à-dire l’illusion du monde phénoménal. Prouver que cette illusion est réelle est bien sûr un puissant soutien de l’ego, puisqu’il a ainsi l’illusion de prouver la réalité de son existence (en suivant Descartes). Quand je pense à ces centaines de savants qui planchent, en se prenant très au sérieux, pour démontrer que les pets des vaches réchauffent la planète, je ne peux m’empêcher de sourire, mais je devrais plutôt m’attrister devant l’immensité du bêtisier humain. L’homme est conforté par la science dans la croyance que les élucubrations de son mental sont la vérité. En fait, toute science est science-fiction.
Lorsqu’on voit (par la perception intuitive, pas par la perception sensorielle conceptualisée par le mental) que le monde phénoménal est une efflorescence illusoire, toute velléité d’en démontrer la réalité disparaît. On jouit du spectacle, mais sans le prendre au sérieux, et sans argumenter sur les conséquences heureuses ou désastreuses qui pourraient en découler, et sans s’efforcer de rectifier les choses avec la prétention de savoir ce qui serait mieux que la réalité des choses telles qu’elles sont, sur laquelle l’homme n’a jamais eu et n’aura jamais d’autorité.
Il s’imagine qu’il a le pouvoir, par ses actions inconsidérées, de réchauffer la planète, alors que des cycles de glaciation et de réchauffement ont toujours existé, et dépendent probablement plus du soleil que du mauvais usage des technologies humaines. C’est un autre cycle de saisons que la terre, et probablement tout le système solaire, traverse. Un cycle illusoire, lui aussi.
Comme l’homme n’a pas d’autorité sur ses actions, ses inventions aux conséquences néfastes, l’insouciance de ses politiciens concernés surtout par leurs intérêts personnels, et les démonstrations des scientifiques pour maintenir leurs semblables dans le sommeil de l’illusion, font partie du jeu que la nature (la conscience) imagine pour égayer les expressions de ses manifestations phénoménales.
2 novembre 2014, Chiang Mai