PENSER AUTREMENT

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À quoi sert l’homme ?

1158 Poème de couleurs
1158 Poème de couleurs

Bien sûr, si on pouvait se nourrir d’énergie ce serait parfait. C’est ce que préconise Yogananda dans la dernière leçon que j’ai reçue : une méthode pour arrêter de manger et de respirer, la méthode Hong-Sau, deux mots qu’on prononce mentalement en inspirant et en expirant. Ainsi, il n’y aurait plus d’usure des cellules, plus de déchets, et le cœur pourrait se reposer… Il faut que je lise ce texte encore une fois. Mais j’ai déjà essayé… Je pense qu’il s’agit d’une sorte de mantra qui permet d’être plus conscient de sa respiration. La conscience du souffle est une des méthodes de méditation les plus courantes, elle est aussi préconisée par les maîtres bouddhistes thaïlandais, dont je continue à lire les méthodes avec beaucoup d’intérêt. Peut-être finirais-je un jour dans un monastère de la forêt en Thaïlande ? 

À midi, en mangeant une mangue et une salade composée, je pensais à de grands problèmes métaphysiques. À quoi servons-nous, nous les êtres humains ? Sommes-nous nécessaires au développement de l’univers ? Ou bien, tout ce que nous faisons, ne le faisons-nous pas toujours pour nous-mêmes ou pour d’autres êtres humains ? Cela voudrait dire que le genre humain est un genre égoïste, qui n’aide que ses semblables. Les autres espèces, il les utilise à son profit, sans hésiter à les asservir, à les mutiler ou à les détruire. L’abeille, par exemple, aide les plantes dans leur reproduction, les végétaux nourrissent hommes et animaux, les arbres absorbent le gaz carbo­nique et produisent de l’oxygène. Mais l’homme, est-ce qu’il sert à quelque chose d’autre qu’à lui-même ? Car même l’idéal des religions est de se libérer, de trouver le bonheur, soi-même, ou d’aider ses semblables. Si nous ne servons qu’à nous-mêmes, pourquoi sommes-nous là ? Est-ce que nous fonctionnons en circuit fermé dans l’univers, ou avons-nous un autre rôle à jouer ? Je pourrais poser la question à Madame Poinçon*. Peut-être que nous ne servons qu’à nourrir les moustiques et les microbes. Alors il n’y aurait vraiment pas de quoi être si fiers…


* Madame Poinçon : sage-femme à la retraite, elle enseignait le yoga et le zen à Papeete dans les années 1980. Madame Poinçon fut mon premier maître spirituel, et je pratiquais très régulièrement le yoga et le zen sous sa direction pendant les années que j’ai passées à Tahiti (1984-1988).


8 septembre 1987, Faaa (Tahiti)

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